Travail à distance : une réalité française
Le 29 février 2012, la loi relative « à la simplification du droit et à l’allègement des démarches administratives » intégrait le télétravail au code du travail. Simultanément, les nouveaux chiffres du travail à distance tombaient : avec 17 % de télétravailleurs, la France comble son retard à un bon rythme.
Qui sont les télétravailleurs ? Pour leur nouvelle étude, réalisée lors d’un « Tour de France du télétravail » en 2012 (www.tourdefranceduteletravail.fr), les sociétés LBMG Worklabs, Neo-nomade, Openscop et Zevillage ont redéfini le travail à distance. Il se déroule hors du bureau habituel, au rythme d’au moins une journée par semaine. Il peut s’agir de télétravail formalisé, informel ou sans bureau fixe ; il concerne donc les travailleurs itinérants (commerciaux et représentants) ou mobiles (consultants, intervenants…) et les indépendants, auto-entrepreneurs et freelances qui utilisent régulièrement leur domicile ou un tiers-lieu*. Quoi ?! Comptabiliser les indépendants dans les télétravailleurs ?! Effectivement, on considérait jusqu’à présent que le télétravailleur était un salarié… Enlevons-les : 14% de salariés sont des télétravailleurs, tout de même.
* espace à mi-chemin entre le bureau et le domicile (espace de coworking, télécentre…)
Un phénomène en plein essor Calmons les cocorico : les pays scandinaves comptent, eux, jusqu’à 25% de télétravailleurs. Néanmoins, le travail à distance prend de l’ampleur dans tout l’hexagone. En témoigne la naissance de nombreux espaces de co-working où les travailleurs esseulés viennent partager, à leur rythme, un bureau, un abonnement Internet et un café. Il en existe déjà plus de 160 à Paris et en Province. Les DRH s’organisent pour intégrer ce nouveau mode de travail. Ainsi, la moitié des entreprises du CAC 40 se lancent dans le mouvement et devraient encore faire progresser la pratique. Car, contrairement au préjugé dont souffre le télétravail, quand le chat n’est pas là, les souris bossent !
Des bienfaits du travail à distance Les actifs prêts à franchir le pas connaissent les atouts du système. Pour peu qu’on se responsabilise suffisamment (un peu d’autodiscipline pour s’empêcher de trainer autour de la cafetière!), les gains d’autonomie et d’efficacité peuvent être significatifs. En mettant à profit les heures qu’on ne passe plus dans les transports, en s’organisant de la manière la plus optimale (par exemple, je me colle au dossier Trucmuche à 7h mais je vais chercher les enfants à 16h45…), les télétravailleurs améliorent leur qualité de vie et leur motivation. Si bien qu’au final, les employeurs des télétravailleurs enregistrent en moyenne 20 % d’absentéisme en moins et des économies sur leurs charges immobilières. Avec 40 % de bureaux inoccupés en permanence, la France qui se lève tôt pourrait bien travailler où bon lui semble.